Le marché de l’automobile de luxe
a le vent en poupe en Afrique. Longtemps considéré comme un marché de seconde
zone, il connait aujourd’hui un fort potentiel suscitant l’intérêt de nombreux
groupes automobiles.
Le marché automobile de luxe africain : un avenir très prometteur
Les constructeurs automobiles ont
un fort regain d’intérêt pour le marché africain. S’il ne représente que 2 %
du marché mondial, soit environ 1,7 million d’unités vendues, ils prennent
aujourd’hui conscience de son potentiel et sortent de leur position
d’observateurs. Avec plus de 1,1 milliard d’habitants, le continent connait une
forte poussée démographique. Depuis quelques années, on assiste à l’émergence
d’une classe moyenne importante qui, bien que sensible au prix, commence à
bouder les voitures de seconde main au profit des neuves.
Les groupes automobiles ne s’y
trompent pas. La proportion de voitures neuves de luxe importées prend le
dessus sur celles d’occasion. Pour les amateurs d’automobile, la voiture haut
de gamme est un symbole de réussite sociale et leur quête du luxe à quatre
roues alimente fortement la demande.
Les constructeurs automobiles à la conquête de l’Afrique
Le marché de l’occasion, pourtant
six à dix fois supérieur à celui du neuf, laisse une place florissante aux
véhicules de luxe. En 2015, entre 4 et 5 millions de voitures de seconde main
arrivaient en Afrique pour y être revendues. Pourtant, une nette augmentation
des modèles de luxe en circulation est constatée.
Aujourd’hui, les plus grands groupes
nationaux et internationaux convoitent le marché de l’automobile de luxe
africain. Un marché largement détenu au Tchad par Oum Alkheir Holding et sa
filiale tchadienne IBY Motors. En quelques années, le Groupe est devenu un
acteur majeur sur le territoire en s’imposant comme un leader dans
l’importation de voitures haut de gamme, notamment auprès des administrations
d’État, des collectivités publiques, des entreprises et de nombreux
particuliers.
Des constructeurs franchissent à
présent le pas d’une implantation industrielle africaine, visant pour certains
la production de plus de 90 000 véhicules par an dès 2019, afin d’alimenter
le marché intérieur.
L’Afrique : un relais de croissance indéniable pour le marché automobile de luxe
Selon l’Organisation
Internationale des Constructeurs Automobiles, l’OICA, le continent africain
dispose d’un parc moyen de 43 voitures pour 1 000 habitants, contre 565 en
Europe. Mais ce taux de motorisation a augmenté de près de six points de plus
que la moyenne mondiale, soit 27 %, entre 2005 et 2013. Une dynamique
d’évolution des taux d’équipement automobile en constante progression sur l’ensemble
du territoire africain, donnant l’espoir aux constructeurs de voir émerger une
classe moyenne de plus en plus friande de voitures de luxe.
Face à ce constat, IbrahimHissein Bourma, fondateur de Oum Alkheir Holding et de sa filiale IBY Motors, a
anticipé la demande qui ne cessait de croître au Tchad : "On enregistrait une demande locale de
plus en plus forte en véhicules de tourisme, mais peu d’opérateurs étaient
capables d’importer des quantités suffisantes. En créant IBY Motors, je n’ai
fait que répondre à un besoin".
Nul doute que si le chemin est encore long, l’Afrique
automobile est en route. Avec une classe moyenne de plus en plus aisée et
nombreuse, le marché de l’automobile africain devient un eldorado potentiel
pour voitures de luxe.