vendredi 25 mars 2016

Quel avenir pour le marché de l’automobile de luxe en Afrique ?

Le marché de l’automobile de luxe a le vent en poupe en Afrique. Longtemps considéré comme un marché de seconde zone, il connait aujourd’hui un fort potentiel suscitant l’intérêt de nombreux groupes automobiles.


Le marché automobile de luxe africain : un avenir très prometteur

Les constructeurs automobiles ont un fort regain d’intérêt pour le marché africain. S’il ne représente que 2 % du marché mondial, soit environ 1,7 million d’unités vendues, ils prennent aujourd’hui conscience de son potentiel et sortent de leur position d’observateurs. Avec plus de 1,1 milliard d’habitants, le continent connait une forte poussée démographique. Depuis quelques années, on assiste à l’émergence d’une classe moyenne importante qui, bien que sensible au prix, commence à bouder les voitures de seconde main au profit des neuves.
Les groupes automobiles ne s’y trompent pas. La proportion de voitures neuves de luxe importées prend le dessus sur celles d’occasion. Pour les amateurs d’automobile, la voiture haut de gamme est un symbole de réussite sociale et leur quête du luxe à quatre roues alimente fortement la demande.

Les constructeurs automobiles à la conquête de l’Afrique

Le marché de l’occasion, pourtant six à dix fois supérieur à celui du neuf, laisse une place florissante aux véhicules de luxe. En 2015, entre 4 et 5 millions de voitures de seconde main arrivaient en Afrique pour y être revendues. Pourtant, une nette augmentation des modèles de luxe en circulation est constatée.
Aujourd’hui, les plus grands groupes nationaux et internationaux convoitent le marché de l’automobile de luxe africain. Un marché largement détenu au Tchad par Oum Alkheir Holding et sa filiale tchadienne IBY Motors. En quelques années, le Groupe est devenu un acteur majeur sur le territoire en s’imposant comme un leader dans l’importation de voitures haut de gamme, notamment auprès des administrations d’État, des collectivités publiques, des entreprises et de nombreux particuliers.
Des constructeurs franchissent à présent le pas d’une implantation industrielle africaine, visant pour certains la production de plus de 90 000 véhicules par an dès 2019, afin d’alimenter le marché intérieur.

L’Afrique : un relais de croissance indéniable pour le marché automobile de luxe

Selon l’Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles, l’OICA, le continent africain dispose d’un parc moyen de 43 voitures pour 1 000 habitants, contre 565 en Europe. Mais ce taux de motorisation a augmenté de près de six points de plus que la moyenne mondiale, soit 27 %, entre 2005 et 2013. Une dynamique d’évolution des taux d’équipement automobile en constante progression sur l’ensemble du territoire africain, donnant l’espoir aux constructeurs de voir émerger une classe moyenne de plus en plus friande de voitures de luxe.
Face à ce constat, IbrahimHissein Bourma, fondateur de Oum Alkheir Holding et de sa filiale IBY Motors, a anticipé la demande qui ne cessait de croître au Tchad : "On enregistrait une demande locale de plus en plus forte en véhicules de tourisme, mais peu d’opérateurs étaient capables d’importer des quantités suffisantes. En créant IBY Motors, je n’ai fait que répondre à un besoin".

Nul doute que si le chemin est encore long, l’Afrique automobile est en route. Avec une classe moyenne de plus en plus aisée et nombreuse, le marché de l’automobile africain devient un eldorado potentiel pour voitures de luxe.